Informations toxiques

Si 81% des Canadiens s'estiment capables de distinguer les fausses nouvelles sur le web, la réalité est tout autre. Des expériences menées par des chercheurs ont permis de déterminer que seuls 37% sont en mesure de le faire. Et ce n'est pas une question d'âge...

Au coeur du problème de désinformation se trouve le « biais de confirmation », bien connu en psychologie sociale. Pour les spécialistes de la question, la chose est claire : on tend à privilégier les informations qui confirment nos opinion, et à négliger ou ignorer celles qui les contredisent.

Les chercheurs ont constaté que le contenu générant des émotions fortes se répandait le plus rapidement sur nos réseaux sociaux. Il n'est donc pas étonnant d'apprendre que les créateurs de fausses nouvelles essaient de nous faire peur ou de nous choquer.

En plus de notre tendance à préférer les contenus qui confirment ce qu'on pense déjà, les algorithmes contribuent à nous enfermer dans une bulle où rien ne pénètre, à part les informations auxquelles on adhère à priori. Faites-en l'expérience en cliquant seulement sur des vidéos de chats. Rapidement, votre fil de nouvelles…

On imagine souvent que la lutte à la désinformation se fera par l'implantation d'une réglementation ou de mesures que prendront Facebook, YouTube ou Twitter pour éliminer le problème. Par contre, c'est aussi sur nous que repose la solution! D'abord, il faudrait faire un examen de conscience collectif et reconnaître…

Même si les réseaux sociaux restent assez opaques quant au mode de fonctionnement de leurs algorithmes, il est évident qu'ils favorisent les photos, les vidéos et les mèmes plutôt que les articles fouillés.

Les fausses nouvelles dateraient d'au moins 2500 ans. Et ce n'est pas si étonnant. Quoi de plus facile pour miner l'ennemi que d'inventer des fausses informations à son sujet? À l'époque, elles étaient colportées de bouche à oreille.

Les robots sociaux, qu'on appelle souvent des « bots », sont en réalité des algorithmes programmés pour compléter une série de tâches et simuler les comportements humains sur les réseaux sociaux. Par exemple : trouver des amis, suivre des comptes, aimer une page, répondre à des commentaires et relayer des informations pas…

« Un mensonge peut faire le tour de la Terre le temps que la vérité ne mette ses chaussures! » On ne saura peut-être jamais qui, de Mark Twain ou de Jonathan Swift, est le premier à avoir lancé cette boutade, mais elle illustre bien la situation actuelle.

Vérifier la source d'une information, qui en est l'auteur et sur quel type de média est elle publiée, c'est la base pour savoir si une information est crédible. Parfois, il faut aller plus loin et carrément sortir du site pour savoir à qui on a affaire, surtout si on s'informe sur un sujet important ou controversé…

Une personne de votre connaissance partage une fausse nouvelle sur sa page Facebook. Risquez-vous de provoquer une tempête si vous l'en avisez? Certaines études ont permis d'établir que de corriger quelqu'un qui véhicule des fausses nouvelles peut déclencher un effet boomerang.

Sur les réseaux sociaux, on lit, on écoute et on regarde ce que nos amis aiment, commentent et partagent. Or, les chercheurs estiment que ce type de fonctionnement tribal nous rend plus vulnérables à la désinformation, puisque nous sommes plus susceptibles de faire confiance aux informations partagées par quelqu'un que nous…